Barbara Billoud
  • Atelier
  • Collections
  • Stages
  • Actualités
  • Parcours
  • Contact

Atelier

Poussez la porte du portail, entrez par le jardin : je vous fais visiter mes coulisses avec quelques trucs de production.

En 2009, je me suis posée à Auvers-sur-Oise, le berceau des impressionnistes. De la fenêtre de mon plan de travail, j’ai la chance d’avoir une vue sur le jardin. Tout y est calme et serein pour trouver l’inspiration au jour le jour.

3 étapes de production

Modelage et montée de la terre au tour. Préparation et pose de l’émail. Jusqu’à la cuisson raku pour aboutir à ce qui fait de chaque pièce, une pièce unique. Et non uniforme.

1. Façonner dans le mouvement

Dans la céramique, tout est plus ou moins possible, il faut juste trouver le chemin. Je n’ai pas une âme de dessinatrice. Mais je suis très à l’aise pour donner forme à quelque chose. Je fais rarement des croquis. Tout est dans ma tête et se prolonge avec le toucher sensuel de la terre.

2. Jouer la mémoire de l’émail

Après une première cuisson à 950°C, les pièces sont à l’état de biscuit. La décoration peut commencer, dans un jeu de poses, de déposes et de superpositions d’émail.

Je fabrique mes propres émaux avec des oxydes métalliques, des poudres naturelles. Je pose l’émail au pinceau ou à la poire, en plusieurs couches successives, toujours en mouvement. Puis je travaille la matière à sec. J’en enlève, j’en ajoute, je la lacère au scalpel.

J’aime jouer les épaisseurs des émaux qui craquèleront différemment à la cuisson. Ce travail me permet de pousser plus loin les effets du Raku.

Lorsque j’enlève une touche d’émail, il restera toujours une trace, une brillance, c’est la mémoire de l’émail.

3. Cuire au Raku

La technique ancestrale japonaise du Raku est surtout un mode de cuisson expérimental qui me laisse toute liberté d’expression et la liberté d’intervenir dans la cuisson pour figer son dessin imaginaire, ses lignes et tracés.

Émaillées, les pièces sont de nouveau cuites dans un four à flammes. Et lorque l’émail arrive en fusion, vers 950°C, elles sont brusquement sorties pour être plongées dans la sciure qui s’enflamme.

Envahies par la fumée, les craquelures de l’émail causées par le choc thermique noircissent, les parties non émaillées deviennent ébène mat. Par contraste les émaux chargés d’oxyde de cuivre créent un arc-en-ciel de reflets métalliques. C’est la beauté et la magie du raku, hissé au rang d’art sacré dans le Japon du XVIème siècle.

Pour moi, le raku est magique. Je ne peux m’occuper que de très peu de pièces en même temps, alors je les accompagne tout du long. Je surville la courbe des températures, mais je cuis à l’oeil. Je reste devant le four, je regarde ce qui se passe par le regard, c’est très excitant. Malgré cette maîtrise de la cuisson, je ne sais jamais exactement comment la pièces va sortir. C’est la part d’imprévu et de liberté du raku.

En vidéo, un jour à l’atelier

Vous avez une dizaine de minutes ? Je vous invite à découvrir la vidéo réalisée par Yasmine et Fanny, mes amies de YasefanProd qui ont bien su croquer mon quotidien.

Au détour de quelques plans, vous ferez rapidement connaissance avec mon chat Filou mon compagnon de toutes mes productions. Et vous découvrirez aussi ces quelques gestes qui font que je me passionne toujours pour ce métier.

© 2017 Barbara Billoud